Releyendo cosas he encontrado esta perla de la desesperanza, de PIERRE LOUYS, que no me resisto a transcribir: (la traducción es de Juan Ramón Jiménez)
Le Souvenir déchirant
Je me souviens... (à quelle heure du jour ne l'ai-je pas devant mes yeux ?)
je me souviens de la façon dont Elle soulevait ses cheveux avec ses faibles doigts si pâles.
Je me souviens d'une nuit quelle passa, la joue sur mon sein, si doucement, que le bonheur me tint éveillée, et le lendemain elle avait au visage la marque de la papille ronde.
Je la vois tenant sa tasse de lait et me regardant de côté, avec un sourire. Je la vois, poudrée et coiffée, ouvrant ses grands yeux devant son miroir, et retouchant du doigt le rouge de ses levrès.
Et surtout, si mon désespoir est une perpétuelle torture, c'est que je sais, instant par instant, comment elle défaille dans les bras de l'autre, et ce quelle luí demande et ce qu'elle luí donne..
El recuerdo desgarrador
Me acuerdo... -¡a qué hora del día no está delante de mis ojos!- me acuerdo de aquella manera que tenía de levantarse el cabello con sus débiles dedos, ¡tan pálidos!
Me acuerdo de la noche que pasó con la mejilla sobre mi seno, tan dulcemente, que el placer me tuvo desvelada. Al otro día su cara guardaba la huella del pezón redondo.
La veo, con la taza de leche en la mano, mirarme de lado, sonriente. La veo, empolvada y peinada, abriendo sus grandes ojos delante del espejo, y retocando con un dedo el carmín de sus labios.
Más, sobre todo, mi desesperación es una tortura continua, porque recuerdo a cada instante cómo desfallece en brazos de otra, y lo que le pide, y lo que le da.
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